Artikel in der Bilan

Albert von Péterffy

«Le monde est devenu un gigantesque casino. Il court à la catastrophe. Il est urgent d'envisager la production et la distribution des biens sans l'argent spéculatif et versatile.»

Albert von Peterffy n'a rien du contestataire impénitent. En 1948, il est un entrepreneur à qui tout réussit dans sa Transylvanie natale. Mais sa vie bascule à 50 ans avec l'avènement du communisme. Du jour au lendemain, il perd tout: sa fabrique de tissu, sa maison, son court de tennis, ses chiens. En 1961, il reçoit un visa pour émigrer. II s'installe à Steffisburg, en Suisse.

Le village tranquille de la Campagne thounoise chanté par Gilles et Urfer l'inspire. C'est là, dans un modeste appartement, qu'il développe sa théorie de l'unite d'évaluation énergétique. En substance: chaque force musculaire humaine, chaque pièce fabriquée a sa valeur précise en calories ou en kilowatts. D'où la nécessité d'équilibrer les besoins pour éviter le gaspillage dans un monde qui comptera 7 à 8 milliards d'habitants en 2050. Aux techniciens et aux mathématiciéns de gérer le dosage selon un mécanisme parfaitement huilé.

Macroéconomiste renommé, le professeur saint-gallois Hans Ch. Binswanger déclare que le modèle Péterffy mérite qu'on s'y interésse. En revanche, les milieux politiques le boudent. Il faut dire qu'Albert von Péterffy ne les flatte pas particulièrement. A l'occasion de ses 96 ans, il a envoyé son testament aux parlementaires suisses. Le fruit de sa longue méditation. Pour sauver le monde d'un cataclysme, prévisible dans les vingt ans à venir, il propose la création d'un vaste mouvement qui remplacerait les partis traditionnels.